« On a croisé des Chinois, on a fait ça sur un coup de tête », c’est ce qu’a tenté de faire croire un des six hommes jugés ce vendredi, par le tribunal correctionnel de Meaux…
« On a croisé des Chinois, on a fait ça sur un coup de tête », c’est ce qu’a tenté de faire croire un des six hommes jugés ce vendredi, par le tribunal correctionnel de Meaux, pour des agressions de touristes chinoises, dépouillées de leurs sacs, fin 2015, sur des parkings d’hôtel de la région parisienne. Les victimes, qui rentraient de Paris après avoir fait des emplettes, étaient agressées à la descente du bus.
La Sûreté départementale de Seine-et-Marne avait interpellé les prévenus, après deux vagues d’attaques commises en octobre 2015, à Montévrain et Magny-le-Hongre, ainsi que dans le Val-de-Marne (Rungis et Créteil) et le Val-d’Oise (Cergy-Pontoise et Taverny) et en décembre 2015, à Torcy et au Mesnil-Amelot, ainsi que dans le Val-de-Marne (Fontenay-sous-Bois), les Hauts-de-Seine (Clamart) et l’Essonne (Les Ulis). Les prévenus ont été condamnés à des peines allant de 30 mois à cinq ans de prison ferme, avec mandat de dépôt. Celui qui était libre à l’audience a écopé de 30 mois de prison, assortis d’un mandat d’arrêt… car il est parti pendant le délibéré.
Les six hommes, dont l’un a refusé d’être extrait de sa cellule, sont âgés de 20 à 27 ans et originaires de Saint-Denis et de Pantin (Seine-Saint-Denis). Ils étaient tous en récidive. Raison pour laquelle le substitut du procureur Hélène Griffoul a requis de lourdes peines allant de cinq à huit ans de prison : « Ce sont des faits d’une extrême violence, avec des victimes tombées au sol, qui portent atteinte à l’image de la France et à notre économie ».
Les avocats de la défense étaient vent debout contre les réquisitions. Me Morand-Lahouazi a reconnu avoir failli tomber de sa chaise en entendant les sept ans requis contre son client, libre à l’audience. Me La Burthe a indiqué que le tourisme chinois avait au contraire « augmenté de 9 % », regrettant qu’il soit « plus grave de commettre un vol que de casser la gueule de son voisin ». Me Ruben a dénoncé des « peines folles » : « Qu’est-ce qu’il reste pour les affaires avec des armes ? En 2015, si le tourisme a baissé, c’est à cause d’autres événements ! »
La présidente Emmanuelle Teyssandier-Igna a tenté d’obtenir des explications, pour comprendre pourquoi toutes les victimes étaient asiatiques. Le seul prévenu libre, très intéressé à l’époque par les articles de presse relatant les agressions de touristes chinois, a bredouillé : « Ils aiment se promener et faire du shopping ! » Ce à quoi la magistrate a rétorqué : « Du bon shopping, à l’occasion de voyages express ! Ces victimes sont reparties en Chine. Donc on n’a rien à leur rembourser ! C’est très lâche ! »
Source : www.leparisien.fr
- Date: 13 janvier 2017
- Titre: Le Parisien
- Auteur: Guénaèle Calant
- Catégorie: Articles de presse