Actualité juridique pénale
En matière d’agressions sexuelles, « l’impartialité de la justice n’est pas de l’indifférence »
Un collectif de magistrats, parmi lesquels François Molins ou Gwenola Joly-Coz, rappelle que, contre les violences faites aux femmes, existe une magistrature en action pour incarner une justice qui progresse et s’adapte pour mériter la confiance.
Tribune. En matière de violences faites aux femmes, la justice inspire-t-elle confiance ? Cette question ne peut qu’interpeller les magistrats qui œuvrent au quotidien dans les tribunaux. Nous voulons dire aux femmes victimes, et surtout à celles qui ne peuvent pas se saisir de l’espace médiatique pour accuser, qu’elles doivent se tourner vers la justice, qui est et doit être au service de toutes et tous.
L’institution judiciaire est en effet consciente de la gravité et de l’ampleur du phénomène. Les procureurs et les juges traitent chaque jour, audience après audience, les affaires d’agressions sexuelles et de viols, de violences conjugales et de féminicides, de harcèlement et de dénigrements sexistes. Devant eux se déroule le continuum des violences faites aux femmes, qu’ils s’efforcent de juger avec humanité et humilité.
Bouches de la loi, gardiens constitutionnels des libertés individuelles, adossés aux règles de procédure pénale comme civile, les magistrats sont tenus de respecter tant la présomption d’innocence que le principe du contradictoire. Les enceintes judiciaires, sanctuarisées par des siècles de civilisation et des décennies de démocratie, doivent rester les lieux de la justice, des plaintes légitimement entendues et des sanctions légalement prononcées.
Dans tous ses périmètres de compétence et domaines d’action, la magistrature agit, analyse, évalue, propose, forme.
Date: 25 novembre 2019
Titre: Le Monde
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