Actualité juridique pénale
Face à l’inertie de l’administration pénitentiaire, un juge d’instruction libère un détenu
Le magistrat angevin a écrit qu’il était plus sûr que ce trentenaire, mis en examen dans un trafic de drogue, répondrait à ses convocations en le remettant en liberté.
Pour la suite de l’enquête, mieux vaut libérer un trentenaire impliqué dans un trafic de drogues que le maintenir en détention. Tel est le raisonnement qu’un juge d’instruction angevin a écrit dans une ordonnance plaçant sous contrôle judiciaire un père de famille, mis en examen et en détention provisoire depuis trois mois et demi.
Cannabis dans des boîtes de conserve
L’affaire remonte au 4 novembre. Ce jour-là, trois trentenaires angevins sont interpellés en région parisienne alors qu’ils réceptionnent un colis. Dedans, des boîtes de conserve contenant près de huit kilos de résine de cannabis. Un quatrième homme est interpellé chez lui, à Angers.
« La détention provisoire fait obstacle à sa représentation »
La semaine dernière, le juge d’instruction décide de remettre ce dernier en liberté. « [Son] rôle dans le trafic se trouve donc circonscrit par les éléments figurant déjà en procédure. » Plus étonnant, le magistrat évoque une convocation dans son cabinet, pour le 26 février, que l’Autorité de régulation et de programmation des extractions judiciaires (Arpej) a déclinée. « À ce jour, la détention provisoire fait donc obstacle à sa représentation en justice », écrit le juge.
Date: 21 février 2020
Titre: Ouest France
Auteur: Josué JEAN-BART
Photo: Archives Ouest-France / Eddy Lemaistre
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