Actualité juridique pénale
Fresnes : 93 détenus sortis de confinement et une centaine libérés
« Aucun d’entre eux n’est positif », se réjouit ce lundi une source pénitentiaire. Mais l’inquiétude demeure.
Tout le monde craignait que le coronavirus décime ceux qui vivent à la prison de Fresnes. L’établissement pénitentiaire le plus touché de France en était ce lundi matin à huit cas positifs et un mort, le 16 mars. Ce détenu de 74 ans, qui venait d’être incarcéré, souffrait d’autres problèmes de santé.
Une bonne nouvelle vient heureusement de tomber. Selon nos informations, les 93 détenus placés en confinement depuis deux semaines à un étage de la prison ont regagné leur cellule habituelle vendredi. Ces prisonniers avaient pu être en contact avec deux infirmières ayant contracté le virus. « Nous n’avons aucun cas positif parmi ces 93 détenus », se réjouit une source à l’administration pénitentiaire.
« Il y a, hélas, d’autres maladies comme la gale »
Pour autant, cinq autres prisonniers ont été isolés et sont soignés. « Pas forcément du Covid, il y a, hélas, d’autres maladies comme la gale », soupire la même source. Une unité est conservée avec des détenus malades et « quelques confinés qui se comptent sur les doigts d’une main », assure la même source.
L’inquiétude demeure tout de même notamment du côté des surveillants. « Les détenus qui ont été en contact avec un cas avéré sont confinés mais ne reçoivent pas de masques, dénonce Cédric Boyer, du syndicat FO pénitentiaire. C’est pour se protéger mais aussi protéger les autres. Si les symptômes n’apparaissent pas forcément tout de suite, le risque de contagion existe. »
La crainte, c’est aussi que la prison s’embrase. Dans d’autres établissements français comme Aix-en-Provence, Nanterre, Béziers, Draguignan, Lille ou Marseille, des incidents ont éclaté. Mais aucun à Fresnes malgré les cas positifs et un taux de population de 160%. « Samedi, il n’y a eu aucun problème lors de la promenade de 870 détenus », souligne une source pénitentiaire.
Deux raisons à cela. D’abord, le dispositif de gratuité mis en place par le ministère de la Justice pour la télévision et des crédits téléphoniques « s’avère efficace », juge une source à l’administration pénitentiaire. Autre explication moins politique : l’architecture archaïque réduit les espaces où les détenus peuvent se retrouver en masse au même endroit.
Date: 30 mars 2020
Titre: Le Parisien
Auteur: Denis Courtine
Photo: LP/A.-L.A.
Catégorie: Actualité juridique pénale