La cour de révision annule la condamnation pour viol de Farid El Haïry

Accusé de viol en 1998 par une lycéenne, qui a retiré son témoignage en 2017, Farid El Haïry avait passé onze mois et vingt-trois jours en détention provisoire, devient le douzième réhabilité de la Vᵉ République

« Rien ne subsiste à la charge de M. Farid El Haïry. L’affaire est terminée et cette décision vous lave de toute accusation. » En quelques mots, jeudi 15 décembre, le président de la cour de révision, Nicolas Bonnal, a solennellement reconnu l’innocence de Farid El Haïry, condamné pour agressions sexuelles et viol aggravé sur mineure, le 19 décembre 2003 par la cour d’assises des mineurs du Nord.

C’est la douzième fois, depuis le début de la Ve République, que la justice mène à son terme cette procédure pour reconnaître l’innocence d’un condamné. Le nom de M. El Haïry sera supprimé de tous les fichiers policiers et judiciaires et la mention à son casier judiciaire définitivement effacée. « A titre personnel, a ajouté le président, la dignité dont nous avons été témoin me conduit à espérer que, malgré le caractère limité de la réparation que nous vous offrons, l’avenir pour vous se présentera à partir de ce jour de façon différente. » La cour a également ordonné l’affichage de cette décision dans la ville d’Hazebrouk (Nord) ainsi que dans les quotidiens La Voix du Nord, Le Monde, le Figaro et Libération.

Vingt-quatre ans, jour pour jour, ont passé depuis ce 15 décembre 1998 où une enqutrice de la gendarmerie d’Hazebrouck s’est présentée au domicile de Julie D., lycéenne de 15 ans, à la suite d’une plainte pour « agressions sexuelles » et « viol en réunion ». La jeune fille désignait sans hésiter le « numéro 6 » sur l’album photo que lui présentaient les gendarmes. « Il s’agit de Farid, c’est lui qui m’a violée. »

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Date: 15 décembre 2022
Titre: lemonde.fr
Auteur: Pascale Robert-Diard
Photo: Agnès Dherbeys / MYOP
Catégorie: Actualités juridique pénale