Actualité juridique pénale
Le parquet de Paris éclaboussé par le scandale de l’office anti-stups
Une magistrate, procureure adjointe au parquet de Paris, mise en examen pour « complicité de faux » ? C’est arrivé mardi à Lyon, dans un volet du scandale de l’office anti-drogue qui secoue, depuis trois ans, police et magistrature.
Véronique Degermann, 58 ans, a passé la journée devant le juge chargé de ce dossier dépaysé à Lyon. « Elle conteste les faits qui lui sont reprochés », ont indiqué à l’AFP ses avocats, Me Jean Veil et François Saint-Pierre, qui vont « saisir la cour d’appel » pour contester cette mise en examen, invoquant « l’absence de tout élément intentionnel ».
« Quand on a été trompé, on n’est pas complice », a martelé Me Veil
Un autre magistrat, David Peyron, ancien juge des libertés et de la détention (JLD) devenu président de chambre à la cour d’appel de Paris, doit aussi comparaître prochainement devant le juge, selon Le Monde.
Le juge leur reproche l’organisation, en avril 2012, d’une fausse garde à vue: celle d’un gros trafiquant de drogue, Sofiane Hambli. Qui était aussi l’informateur privilégié du commissaire François Thierry, patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) de 2010 à 2016, dont les méthodes controversées sont au cœur de l’affaire.
Celle-ci a éclaté après une saisie bien embarrassante: le 17 octobre 2015 à Paris, les douanes découvrent sept tonnes de cannabis dans des camionnettes garées au bas d’un luxueux appartement du boulevard Exelmans (XVIe arrondissement), occupé par Sofiane Hambli.
Dans ce premier volet, instruit à Bordeaux, François Thierry a été mis en examen, en août 2017, pour complicité de trafic de stupéfiants. Dans la foulée, il perdait son habilitation d’officier de police judiciaire, sanction transformée en suspension après un recours.
Le commissaire est suspecté d’avoir favorisé l’importation de la drogue sans avoir informé totalement l’autorité judiciaire des modalités de l’opération, ni du rôle joué par Sofiane Hambli. François Thierry soutient au contraire que le parquet de Paris était parfaitement au courant de ces livraisons surveillées, destinées à démanteler des filières, et de l’utilisation de l’informateur.
Date: 12 février 2019
Titre: actu.orange.fr
Auteurs: —–
Photo: © ludovic MARIN, AFP
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