Défendu par Me. Ruben, l’homme soupçonné d’avoir déclenché l’incendie volontaire du manoir de Champien à Avallon, le 11 août dernier, était jugé ce mercredi 18 septembre 2019 par le tribunal correctionnel d’Auxerre. Il a été relaxé du principal chef de prévention, celui d’être à l’origine de cet incendie.
Les faits
Le 11 août dernier à 9 h 42, les pompiers étaient alertés d’un feu au manoir de Champien, à Avallon. L’incendie a détruit les combles qui venaient d’être refaits, une partie du premier étage et un troisième départ de feu a été constaté au rez-de-chaussée. Tout porte à croire que l’incendie est volontaire. Dans l’heure qui suit, de multiples témoignages de riverains permettent aux gendarmes d’interpeller un homme qui correspond en tout point à la description qu’ils ont recueillis : entre 25 et 30 ans, en léger surpoids, de type maghrébin, avec une bouteille de vodka à la main et titubant. Interpellé en fin de matinée, le suspect qui a plus de deux grammes d’alcool dans le sang, admet être passé devant la grille du manoir mais pas être entré. Pourtant, l’un des témoins qui faisait son footing, assure qu’il l’a bien vu passer la grille.
L’audience
Le tribunal correctionnel jugeait ce mercredi le prévenu, placé en détention provisoire depuis son interpellation le 11 août et dont la comparution immédiate avait été renvoyée le 14 août dernier.
Au cours du procès, le tribunal a essayé de faire la lumière sur cette matinée du 11 août où le prévenu rentrait d’une soirée bien arrosée qui l’avait conduit en « after » chez un ami. Sur le chemin du retour, il est bien passé devant le manoir, mais il l’assure à la barre : « Je me rappelle très bien de cette soirée et je ne suis pas entré dans le manoir » affirme-t-il, droit dans ses bottes. Et le tribunal de l’interroger sur les bouteilles de champagne disparue de la maison entre 9 h 15, heure du départ des propriétaires et 9 h 42, heure d’arrivée des secours. « Je buvais de la vodka. Je n’avais pas de bouteille de champagne et d’ailleurs je n’aime pas le champagne », se justifie le prévenu. Pourtant, l’une d’entre elle a disparu et le muselé de la seconde a été retrouvé dans le jardin.
Les réquisitions
Défense. À sa décharge, le prévenu avait ce matin là, le bras droit (il est droitier) en écharpe et parmi les témoignages recueillis par les gendarmes, aucun ne permet d’affirmer que le prévenu est entré dans le manoir et encore moins qu’il a allumé les trois départs de feu. Ce que n’a pas manqué de souligner son avocat, Me Steeve Ruben, du barreau de Paris. « Dans le dossier, il n’y a aucune marque d’effraction sur les portes. Aucun témoins n’a souligné que mon client avait de traces de suie, noire ou autre sur les vêtements ». Il a demandé la relaxe.
Lire la suite : www.lyonne.fr
- Date: 18 septembre 2019
- Titre: L’Yonne Républicaine
- Auteur: Thomas Ribierre
- Photo: Avallon Agence
- Catégorie: Articles de presse