Le fonctionnaire, dont le tir a tué un trentenaire samedi lors d’un contrôle, a été placé en garde à vue pour « violences volontaires ». L’IGPN, la « police des polices », est chargée de l’enquête. De son côté, la famille annonce porter plainte.
Précédemment hospitalisé « en état de choc », le policier auteur d’un tir mortel samedi à Sevran (Seine-Saint-Denis) est placé en garde à vue depuis mercredi après-midi. « A ce stade de l’enquête diligentée par l’IGPN, il est placé en garde à vue du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravées par sa qualité de personne dépositaire de l’autorité publique et par l’usage d’une arme », a annoncé hier soir Eric Mathais, le procureur de Bobigny.
« Les forces de l’ordre doivent contribuer au travail de la justice dans un climat apaisé et serein, pour la manifestation et la recherche de la vérité. C’est une exigence et une nécessité absolue », a réagi Stéphane Blanchet, le maire de Sevran (DVG), dans un communiqué publié ce jeudi.
L’édile, qui ne souhaite pas commenter le communiqué du procureur, adresse ainsi un message aux hommes politiques et aux médias : « Je veux très fermement rappeler que le débat public, à l’approche des prochaines échéances présidentielles et législatives, ne mérite pas une telle caricature de nos villes et de nos habitants. Je demande également un droit de réponse aux médias qui ont méprisé et sali Sevran. »
Et d’ajouter : « Les candidats doivent absolument rester mesurés et respecter le fonctionnement de nos institutions judiciaires jusqu’au déroulement du futur procès. Il en va de la crédibilité de la parole publique. »
Plainte avec constitution de partie civile pour meurtre
Les faits remontent à samedi, à la mi-journée. Alors que des membres de la brigade anti-criminalité d’Aulnay-sous-Bois voulaient contrôler une fourgonnette signalée volée, « un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », selon Eric Mathais.
D’après des habitants, le conducteur, prénommé Jean-Paul, était un chauffeur livreur indépendant qui travaillait avec un prestataire de livraison de colis, à qui il avait subtilisé la camionnette en raison d’un litige financier.
La victime, grièvement blessée à l’omoplate gauche, est décédée en fin d’après-midi à l’hôpital. L’autopsie a confirmé que le tir était à l’origine de sa mort. Le décès de ce résident des Beaudottes a entraîné de vives tensions à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France.
De leur côté, les avocats Me Steeve Ruben, Me Philippe-Henry Honegger et Me Arié Alimi, qui représentent la famille de la victime, ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile pour meurtre. D’après Me Steeve Ruben, l’homme de 33 ans – condamné pour des faits de « vol et recel » – avait suivi récemment une formation d’aide à la personne au Canada. Il élevait quatre enfants avec sa compagne. L’avocat a lancé un appel pour recueillir des images et des témoignages des faits.
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- Date: 31 mars 2022
- Titre: France Paris-Ile-de-France
- Auteur: PDB/AFP
- Photo: François Guillot / AFP
- Catégorie: Articles de presse