Les trois frères avaient ouvert un supermarché de la drogue au centre commercial de Beauvoir, à Châteaudun. 130 gendarmes ont fermé la boutique.
L’enquête a duré quelques mois, début 2017. Grâce aux vidéosurveillances, aux bornages téléphoniques et aux filatures, les gendarmes ont mis fin à un trafic de résine de cannabis, mais aussi d’héroïne et de cocaïne, qui prospérait tranquillement, depuis quelques années, au centre commercial de Beauvoir, à Châteaudun.
Les membres du réseau ont été interpellés au petit matin du 5 juin 2017 (voir notre édition du mercredi 7 juin 2017). Selon les enquêteurs, Moulay-Driss el Aqqaoui, 25 ans était le chef du réseau. Et en guise de bras droit, son ami de toujours, Maurad Ameur, 26 ans.
Les deux frères de Moulay-Driss, Mourad et Radouane el Aqqaoui, assuraient la vente, au centre commercial. Sandra Leroy, la compagne du chef de réseau, âgée de 26 ans, s’occupait de la logistique. Et Adyl el Mallouki, le cousin, servait de nourrice en gardant chez lui le stock de drogue. Une affaire de famille qui leur assurait un train de vie confortable.
Plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis, et de drogues dures
Seul hors de la famille el Aqqaoui, un vendeur spécialisé dans le trafic des drogues dures, cocaïne et héroïne, Abdelmounim Belhadj, 41 ans.
Les enquêteurs ont calculé que depuis 2014, le réseau aurait écoulé plusieurs dizaines de kilos de résine de cannabis, et plusieurs kilos de drogues dures.
La famille et son expert en drogues dures ont fait bloc au tribunal. Tous se sont présentés comme de simples consommateurs, qui revendaient de temps en temps pour financer leurs doses.
« Mais il n’y a pas de réseau », affirme Mouray-Driss el Aqqaoui : « Mes frères ne travaillent pas pour moi. Chacun revend dans son coin ».
Mieux, sa compagne assure ignorer totalement ses activités, malgré les échanges de textos interceptés par les gendarmes : « Envoie le numéro du Français 206. Il s’est fait péter, mais il est ressorti. Casse ta puce ». La jeune femme a un trou de mémoire : « Je ne me souviens pas avoir envoyé ce message ».
Tous assurent ne vivre que des minima sociaux, ce qui leur a tout de même permis de s’offrir les services d’avocats parisiens de renom : Philippe van der Meulen pour Abdelmounim Belhadj et Steeve Ruben pour Moulay-Driss el Aqqaoui.
Mais les juges leur ont offert la prison en prime.
Les condamnations
Moulay-Driss el Aqqaoui. Cinq ans de prison, dont trois ans ferme. Maintien en détention. Abdelmounim Belhadj. Quatre ans de prison dont deux ans ferme. 20.000 € d’amende. Maintien en détention et interdiction de séjour à Châteaudun. Mourad et Radouane el Aqqaoui. Trois ans de prison dont un an et demi ferme. 5.000 € d’amende et interdiction de séjour à Châteaudun. Adyl el Mallouki. Un an et demi de prison, dont six mois ferme. Sandra Leroy. Quinze mois de prison dont trois mois ferme. 1.600 € d’amende. Interdiction de séjour à Châteaudun.
Source : www.lechorepublicain.fr
- Date: 9 juin 2018
- Titre: L’Echo républicain
- Catégorie: Articles de presse