Actualité juridique pénale
Violences, faux en écriture, humiliations… Des surveillants de prison « ripoux »
Val-de-Reuil. Cinq surveillants de prison ont été condamnés pour des violences aggravées commises sur un détenu et pour l’écriture de faux rapports. C’est grâce au témoignage de l’un de leurs collègues – intègre – que les faits ont été révélés.
Mardi 21 avril 2020, la garde des Sceaux Nicole Belloubet s’est rendue au centre de détention des Vignettes à Val-de-Reuil « pour saluer et soutenir la mobilisation nationale du personnel pénitentiaire et des personnes détenues » qui fabriquent des masques destinés aux soignants. Mais il faut croire que le travail réalisé par les prisonniers n’a pas été le seul sujet de conversation lors de cette visite officielle de la ministre de la justice.
Des violences et un faux pour les couvrir
Onze jours plus tôt, le 10 avril 2020, cinq surveillants de prison affectés aux Vignettes ont été condamnés par le tribunal correctionnel d’Évreux à des peines de prison ferme pour certains, du sursis pour d’autres ou encore à des interdictions définitives d’exercer leur profession. Une information étouffée par le Covid-19, passée sous silence par l’Administration pénitentiaire. Les agents mis en cause, âgés entre 36 et 44 ans, ont été reconnus coupables d’avoir – à des degrés divers – commis des violences sur un détenu et rédigé des faux pour « couvrir » ces violences. « C’est grâce au courage d’un surveillant intègre, qui a osé braver les pressions de ses collègues et dénoncer leurs agissements, que l’affaire a pu être jugée », commente Me Étienne Noël, l’avocat du détenu.
Date: 28 avril 2020
Titre: Paris Normandie
Auteur: Baptiste Laureau
Photo: Stéphanie Péron
Catégorie: Actualité juridique pénale